mercredi, octobre 08, 2008
Du beau monde à la pompe
De suite le bruit des deux moteurs Pratt & Whithney, 14 cylindres, ne laisse plus de doute. Nous allons voir quelque chose d'exceptionnel. Au pas de course nous rejoignons la clôture qui nous sépare de la zone réservée pour le voir se poser sur la piste 31 (à Pau). Magnifique. Après une sortie par N3, nous le voyons remonter le taxiway vers nous : il vient refueler à la pompe qui est juste devant le club ! La configuration du parcours le fait passer par "notre" parking, face au DR420 F-GKQR qui s'apprête à partir.
Une fois les moteurs arrêtés, c'est la ruée. A peu près tous les membres du conseil sont là, avec un ou deux autres pilotes et instructeurs. Tout le monde veut voir la bête de près.
Après un premier contact sympathique avec l'équipage, c'est l'inspection minutieuse de l'avion. Côté gauche, c'est une livrée KLM. Côté droit, c'est Air France. Et tout ça à l'ancienne.
Une petite visite à l'intérieur nous fait découvrir une autre époque. Mais j'y pense, on n'avait pas une réunion à 18h ? Bon, c'est pas tous les jours qu'on voit un DC3 de si près.
Encore un petit tour pour s'en mettre plein les yeux, et puis on va quand même aller s'occuper des affaires de l'aéroclub.
On resterait bien là à le regarder faire le plein. Mais il refuele avec 2000 litres (heureusement que ça ne s'est pas produit à une heure de pointe !). Un petit coup de fil avant d'arriver a permis à l'équipage de s'assurer que c'était possible techniquement. L'essencier est quand même passé, dès leur arrivée, pour les prévenir que c'était réalisable, mais par tranches de 800 litres, au-delà la pompe se bloque. Elle est plutôt habituée aux quelques dizaines de litres des DR400. L'essencier en a du coup profiter lui aussi pour admirer l'appareil.
Au moment de quitter ce beau monde, les membres de l'équipage nous demande une faveur, quasi-acceptée d'avance vu le moment que nous venons de passer. Lorsque les réservoirs seront pleins, nous serons sollicité pour remettre l'avion prêt à rouler. Il s'est en effet approcher au plus près de la pompe et de face. Alors, après avoir finalement réussi à aborder quelques points de notre ordre du jour, nous sommes conviés à aller faire pivoter le DC3. Des chiffons plein les mains et c'est parti pour pousser, d'abord sur le côté puis sur les jambes des trains.
C'est fait, il est prêt à rouler. Cette fois, c'est le moment de dire au revoir et merci pour cette rencontre imprévue. Nous repartons vers le club avec l'avion en contre-jour dans le soleil couchant. Pas évident de se reconcentrer après ça.
Pour plus d'infos sur ce DC3 : www.francedc3.com
Les photos ont été prises avec mon téléphone, d'où la qualité moyenne...
jeudi, octobre 02, 2008
Sur le parking des Ailes du Fenua
Les "gros" devant l'aérogare de Faa'a : un A330-200 d'Air Calin, la compagnie de Nouvelle-Calédonie, et un A340-300 de Air Tahiti Nui :
Un ATR72-500 de Air Tahiti, qui fait les liaisons inter-îles, remontant la piste 22, en service ce jour-là :
La méthode pour refueler : il faut pomper. Pas de pompe de carburant 1OOLL ici depuis que les compagnies locales tournent au kérosène. C'est par bateau qu'arrivent les bidons d'essence :
jeudi, septembre 11, 2008
Tour de Tahiti
La Pointe Vénus avec Moorea en fond
Après un peu de truck pour arriver jusqu'à Faa'a, un peu de stop pour me rendre jusqu'au club (les piétons étant interdits sur la petite route qui contourne la piste, à cause du souffle des gros oiseaux qui traînent dans le coin) et le passage par le point de contrôle où on doit montrer patte blanche, j'ai enfin réussi à me mettre aux commandes du C172. Auparavant nous avons convenu avec François qu'un tour de Tahiti dans le sens anti-horaire serait très bien. Petit briefing dans l'avion et c'est parti pour le roulage sur le mini taxiway. La piste en service est la 04. Pas besoin de la remonter pour l'alignement, il reste un bon bout de bande devant nous. Petit rappel des vitesses, légère appréhension face au volant (plutôt habitué au manche du DR400) et c'est pleins gaz. Rotation à 60kt en lisse, montée 85kt. Trop occupé à surveiller les paramètres, je n'ai malheureusement pas trop regardé dehors durant la montée initiale. Après un virage à gauche et une verticale tour, en montée vers 1000ft, le contrôle demande de rappeler passant la Pointe Maraa, au sud-ouest de l'île, pour quitter la CTR. Le plafond n'est pas très haut et laisse passer quelques rayons de soleil. On peut voir l'intérieur de l'île, sauvage avec son relief volcanique déchiré, et sa multitude de cascades. Les lagons et les plages de sable noir sont magnifiques, comme prévu. Et puis c'est la découverte : la presqu'île.
L'isthme de Taravao, reliant Tahiti Nui et la presqu'îleAva Iti, la petite passe
La Pointe Matahiae
Lors de mon premier séjour, en 2001, j'avais fait un tour sur cette partie de Tahiti, avec Taravao, le fameux belvédère et le spot de surf Teahupoo. Mais cette ballade en avion m'a permis de découvrir ce que peu de monde finalement peut voir, c'est-à-dire le côté le plus sauvage de Tahiti. Entre Teahupoo au sud et Tautira au nord, il n'existe pas de route, au mieux un sentier. Quelques minutes après avoir passés le PK18, pas la fameuse plage entre Punaauia et Paea, mais plutôt la fin de la route au sud de la presqu'île (le PK 0 ici étant Taravao et plus Papeete), nous longeons les falaises de Te Pari où la montagne tombe littéralement dans la mer. Ici on dirait que personne n'est jamais venu.
La Baie de Faaroa La Baie de Piarere
Une grotte d'Anahie
La Pointe Puha
Le Motu Fenua i No Tiere, à l'extrémité Est de Tahiti
Au bout de quelques minutes, c'est le retour vers la civilisation. Les maisons deviennent de plus en plus nombreuses, et la nature se rapproche plus de ce que l'on connaît de Tahiti. Le cheminement par la côte nord nous fait passer de l'autre côté de l'isthme, à proximité du Motu Nono.
Nous sommes un peu en avance sur le timing prévu. François me propose un petit détour par une vallée. C'est parti pour une petite séance de vol montagne. J'avais déjà eu un aperçu dans les Pyrénées, près de chez moi. Mais ici le relief est totalement différent. Déjà, la végétation est omniprésente. Les crêtes sont toutes acérées. Les nuages un peu bas limitent les évolutions. Mais les vallées profondes, les dizaines de cascades et l'absence au moins apparente de sentiers, permettent cependant d'en profiter à fond et donnent l'impression de survoler une nouvelle fois des terres complétement vierges.
Un peu de vol montagne
Quelques virages à grande inclinaison et un ou deux passages de cols plus tard, la côte est de nouveau sous nos ailes, un peu avant le Trou du Souffleur. Ça sent le retour, la Pointe Vénus est là, devant nous, avec Papeete au loin et Moorea en fond (1ere photo de l'article). Nous passons Papeete et son port sur la gauche, vent arrière pour la piste 04. Le contrôle nous demande d'expédier l'étape de base, un avion (Beechcraft bi-moteur dans mon souvenir) est en train de réaliser des tests sur L'ILS, et fait une multitude d'aller-retour au-dessus du terrain.
En vent arrière pour la 04
On actionne la commande pour finir de sortir les volets, jusqu'à entendre le drôle de bruit de la mécanique qui tourne dans le vide (surprenant, mais normal !). L'avion perd très rapidement de la vitesse, et c'est l'atterrissage. Malgrè une pente apparamment assez forte, tout s'est passé en douceur. Un court roulage jusqu'au parking du club. Le moteur se coupe. Un rêve vient de se réaliser : j'ai volé au-dessus des lagons...