La Pointe Vénus avec Moorea en fond
Après un peu de truck pour arriver jusqu'à Faa'a, un peu de stop pour me rendre jusqu'au club (les piétons étant interdits sur la petite route qui contourne la piste, à cause du souffle des gros oiseaux qui traînent dans le coin) et le passage par le point de contrôle où on doit montrer patte blanche, j'ai enfin réussi à me mettre aux commandes du C172. Auparavant nous avons convenu avec François qu'un tour de Tahiti dans le sens anti-horaire serait très bien. Petit briefing dans l'avion et c'est parti pour le roulage sur le mini taxiway. La piste en service est la 04. Pas besoin de la remonter pour l'alignement, il reste un bon bout de bande devant nous. Petit rappel des vitesses, légère appréhension face au volant (plutôt habitué au manche du DR400) et c'est pleins gaz. Rotation à 60kt en lisse, montée 85kt. Trop occupé à surveiller les paramètres, je n'ai malheureusement pas trop regardé dehors durant la montée initiale. Après un virage à gauche et une verticale tour, en montée vers 1000ft, le contrôle demande de rappeler passant la Pointe Maraa, au sud-ouest de l'île, pour quitter la CTR. Le plafond n'est pas très haut et laisse passer quelques rayons de soleil. On peut voir l'intérieur de l'île, sauvage avec son relief volcanique déchiré, et sa multitude de cascades. Les lagons et les plages de sable noir sont magnifiques, comme prévu. Et puis c'est la découverte : la presqu'île.
L'isthme de Taravao, reliant Tahiti Nui et la presqu'îleAva Iti, la petite passe
La Pointe Matahiae
Lors de mon premier séjour, en 2001, j'avais fait un tour sur cette partie de Tahiti, avec Taravao, le fameux belvédère et le spot de surf Teahupoo. Mais cette ballade en avion m'a permis de découvrir ce que peu de monde finalement peut voir, c'est-à-dire le côté le plus sauvage de Tahiti. Entre Teahupoo au sud et Tautira au nord, il n'existe pas de route, au mieux un sentier. Quelques minutes après avoir passés le PK18, pas la fameuse plage entre Punaauia et Paea, mais plutôt la fin de la route au sud de la presqu'île (le PK 0 ici étant Taravao et plus Papeete), nous longeons les falaises de Te Pari où la montagne tombe littéralement dans la mer. Ici on dirait que personne n'est jamais venu.
La Baie de Faaroa La Baie de Piarere
Une grotte d'Anahie
La Pointe Puha
Le Motu Fenua i No Tiere, à l'extrémité Est de Tahiti
Au bout de quelques minutes, c'est le retour vers la civilisation. Les maisons deviennent de plus en plus nombreuses, et la nature se rapproche plus de ce que l'on connaît de Tahiti. Le cheminement par la côte nord nous fait passer de l'autre côté de l'isthme, à proximité du Motu Nono.
Nous sommes un peu en avance sur le timing prévu. François me propose un petit détour par une vallée. C'est parti pour une petite séance de vol montagne. J'avais déjà eu un aperçu dans les Pyrénées, près de chez moi. Mais ici le relief est totalement différent. Déjà, la végétation est omniprésente. Les crêtes sont toutes acérées. Les nuages un peu bas limitent les évolutions. Mais les vallées profondes, les dizaines de cascades et l'absence au moins apparente de sentiers, permettent cependant d'en profiter à fond et donnent l'impression de survoler une nouvelle fois des terres complétement vierges.
Un peu de vol montagne
Quelques virages à grande inclinaison et un ou deux passages de cols plus tard, la côte est de nouveau sous nos ailes, un peu avant le Trou du Souffleur. Ça sent le retour, la Pointe Vénus est là, devant nous, avec Papeete au loin et Moorea en fond (1ere photo de l'article). Nous passons Papeete et son port sur la gauche, vent arrière pour la piste 04. Le contrôle nous demande d'expédier l'étape de base, un avion (Beechcraft bi-moteur dans mon souvenir) est en train de réaliser des tests sur L'ILS, et fait une multitude d'aller-retour au-dessus du terrain.
En vent arrière pour la 04
On actionne la commande pour finir de sortir les volets, jusqu'à entendre le drôle de bruit de la mécanique qui tourne dans le vide (surprenant, mais normal !). L'avion perd très rapidement de la vitesse, et c'est l'atterrissage. Malgrè une pente apparamment assez forte, tout s'est passé en douceur. Un court roulage jusqu'au parking du club. Le moteur se coupe. Un rêve vient de se réaliser : j'ai volé au-dessus des lagons...
1 commentaire:
Superbe article, merci pour ce beau moment, ça fait vraiment rêvé...
Bon, avant la fin de l'année 2009 je me paye un tour en avion.
Merci encore pour l'article.
Matahi
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